Après : Notions préliminaires
et le Bouddha Amida
puis la fonction du nom
le plus essentiel et le plus représentatif. C'est pourquoi dans le
Shinshū, l'expression « vœu primordial » désigne par excellence
___________
Notes :
29
Les Quatre vœux universels(shiguzeigan) : « Les êtres sont
innombrables, et je m'engage à les délivrer! Les passions sont innombrables,
et je m'engage à les trancher! Les doctrines sont inépuisables, et je m'engage à
les connaître! La bodhi est insurpassable, et je m'engage à la réaliser! »(v. Le
Gué, p. 76).
30
On le désigne aussi comme le « vœu particulier parmi les vœux
particuliers » (betsugan chūno betsugan).
31
« Shishin-shingyōno gan», lit. « vœu du cœur sincère et
de la foi réjouie »; Kyōgyōshinshō, ch. III, intro. et § 1 (CWS, p. 78-79).
32
V. son Commentaire (vol. 4) et ses Hymnes de liturgies(vol. 1), cités
dans le Kyōgyōshinshō (ch. III-122,123; CWS, p. 148-149). Les cinq
perversions (gogyaku) sont : le paricide, le matricide, le meurtre d’un
saint, faire couler le sang d’un buddha et causer le schisme de la communauté.
33 CWS, p. 494.
et le Bouddha Amida
puis la fonction du nom
voici la suite de 'Un modèle de la foi du Jôdo Shinshû' par le révérend Fujiwara ryosetsu
IV. La relation entre le nom et le vœu
1. La compassion d'Amida et sa méthode de délivrance sont
souvent expliquées à travers son vœu. Quel est donc le vœu
d'Amida ?
- Le « vœu », ou plus exactement le « vœu primordial », traduit le
sanscrit pūrva-praṇidhāna, et le sino-japonais hongan.
D'une manière générale, tous les bodhisattva produisent des vœux
et les amènent à perfection à travers leur pratique sincère et
difficile, afin de délivrer les êtres souffrants etde leur permettre de
gagner, eux aussi, l'état de buddha.
2. Tous ces vœux sont-ils semblables ?
- Il y a deux sortes de vœux : les vœux généraux (sōgan) et
les vœux particuliers (betsugan).
3. Quels sont ces vœux généraux ?
- Les vœux généraux sont ainsi nommés parce qu'ils sont
fondamentaux et communs à tous les bodhisattva. Plus
concrètement, ils sont connus sous le nom des Quatre vœux
universels29
4. Quels sont les vœux particuliers d'Amida ?
- Selon le Grand Sūtra, lorsque Amida était en son rang causal de
bodhisattva, il produisit quarante-huit voeux afin de délivrer tous
les êtres souffrants. Ces vœux représentant tout spécialement la
compassion d'Amida, ils sont désignés comme ses « vœux
particuliers ».
Parmi ces quarante-huit vœux, cependant, c'est le 18e vœu qui est le plus essentiel et le plus représentatif. C'est pourquoi dans le
Shinshū, l'expression « vœu primordial » désigne par excellence
ce vœu principal30 .
5. S'il en est ainsi, pouvons-nous considérer que les vœux
particuliers d'Amida ont deux significations ?
- Exactement. La première signification de hongan est « vœu
primordial » dans le sens de « vœu causal », ou « originel ». Dans
ce cas, il s'agit de tous les quarante-huit vœux, lesquels ont été
accomplis par la pratique d'Amida durant des myriades de
périodes cosmiques, jusqu'à son éveil. Par rapport à cet effet,
chacun des quarante-huit vœux peut donc être considéré comme
un « vœu causal ».
La seconde signification de hongan est « vœu primordial » dans
le sens de « principal » et elle se réfère seulement au 18 e vœu.
C'est cette dernière signification qui prévaut dans le Shinshū.
6. Quel est ce 18e vœu ?
- Comme mentionné plus haut, le 18e vœu est le plus important des
quarante-huit vœux d'Amida. C'est dans ce vœu qu'Amida
proclame la voie véritable de la naissance dans sa Terre pure pour
le bien de tous les êtres. Ce vœu est le suivant :
Si je deviens buddha et que les êtres des dix directions qui, d'un
cœur sincère et d'une foi réjouie, désirent naître en mon
royaume, ne serait-ce qu'en dix nem[butsu], n'y naissaient pas,
je ne prendrais pas le parfait éveil. Exception faite seulement de
[ceux qui commettraient]les cinq perversions et la calomnie de
la Loi correcte.
7. Quel est le point principal de ce vœu ?
- Shinran nomma ce vœu « le vœu de la foi sincère et réjouie31 ».
Cela signifie que la foi est au cœur du 18e vœu. En outre, selon
Shinran, le cœur sincère et la foi réjouie proviennent de la sagesse
et de la compassion d'Amida, et c'est pourquoi cette foi véritable
peut être la cause de la naissance dans la Terre pure. A partir de
cette foi véritable, la prononciation du nom surgit naturellement
(jinen) chaque fois que nous nous sentons heureux et
reconnaissants envers le Buddha. Cependant, cette prononciation
du nom n'est pas la condition de la naissance dans la Terre pure ni
du nirvāṇa, mais seulement l'expression de la foi et de la gratitude
intimes. Une telle pratique, pure, sans ego et facile, constitue le
nembutsu tel qu'il est conçu dans le 18e vœu.
8. Quelle est la différence entre le nom et le vœu ?
- Le vœu, c'est le désir et la résolution d'Amida de délivrer tous les
êtres. Dans ce vœu, il a sélectionné le nom de sorte que les êtres
puissent y avoir foi de tout cœur et le prononcer. Suite à sa
pratique sincère et énergique, Amida a mené son vœuà perfection,
et le nom devint ainsi le meilleur et même l'unique canal pour que
le commun des mortels puisse communiquer avec le Buddha. En
d'autres termes, le nom résulte du vœu. Somme toute, le voeu se
rapporte à la cause, tandis que le nom constitue l'effet du vœu.
9. Comment comprendre l'unité du nom et du vœu ?
- En raison de la fiabilité du Buddha Amida, son nom et son vœu
ne peuvent être séparés l'un de l'autre. Le voeu se rapporte au cœur
de compassion d'Amida, à travers lequel le nom a été accompli
comme méthode pratique et expédiente afin de délivrer tous les
êtres. D'autre part, le nom n'a de sens que s'il est prononcé sur la
base de la foi véritable dans ce vœu. Par conséquent, dans le
Shinshū, avoir foi dans le nom d'Amida, c'est simultanément avoir
foi dans son vœu; entendre la signification de son nom, c'est
simultanément entendre la véritable intention de son vœu de
compassion. Somme toute, tant le nom que le vœu peuvent être
mentionnés comme l'objet de notre « écoute » et de notre « foi ».
10. Le vœu et le nom sont-ils tous deux nécessaires pour que le
Buddha Amida puisse nous délivrer ?
- Certainement. Sans le vœu, le nom serait vain; et sans le nom, le
vœu serait stérile. Pour l'accomplissement de la délivrance, le vœu
et le nom sont d'une nécessité vitale de la part du Buddha, tandis
que la foi et la prononciation du nom en sont les reflets du côté des
fidèles.
11. Il est couramment dit que la compassion d'Amida est illimitée
et insondable. Tel semble bien être le cas tant que nous nous
bornons à la première partie de son 18e vœu. Cependant la phrase
finale de ce dernier donne l'impression qu'il ne délivrera pas les
êtres ayant perpétré des fautes aussi graves que les cinq
perversions et la calomnie de la Loi correcte. Pourquoi en est-il
ainsi ?
- Apparemment, le vœu semble exclure ces fautes gravissimes.
Cependant, selon Shandao11 , ce n'est pas une exclusion définitive
mais seulement un avertissement qu'Amida adresse à ceux qui
auraient la potentialité de commettre des fautes aussi graves; ainsi,
bien loin d'oublier ceux qui auraient réellement commis de telles
fautes, Amida les délivrera sans hésitation. Cet avertissement
provient de sa sagesse, et la délivrance universelle est due à sa
grande compassion.
12. Shinran partageait-il la même opinion ?
- Oui, il élargit même la théorie de Shandao. Il porta une attention
toute spéciale au fait que cette « exclusion » n'apparaît que dans le
18e vœu et que ce vœu est primitivement destiné à ceux qui
pourraient facilement commettre des fautes aussi graves. Dans ses
Dédicaces des vénérables noms et portraits authentiques33 ,
Shinran déclare que cette « exclusion » montre seulement à quelle
sorte d'êtres ce vœu est destiné, tout en nous disant
paradoxalement que même des personnes aussi mauvaises seront
délivrées sans exception - parce qu'elles sont précisément l'objet
de l'intérêt d'Amida. Somme toute, cet avertissement montre
l'intérêt illimité d'Amida pour tous les êtres, au lieu d'exclure
réellement et définitivement des personnes aussi mauvaises.
réellement et définitivement des personnes aussi mauvaises.
13. En dehors du 18 e vœu, quels sont les autres vœux importants ?
- Les 11e, 12e, 13e, 17 e et 22e vœux sont également importants.
Le 11 e vœu est celui par lequel ceux qui ont la foi sont assurés
d'atteindre infailliblement le nirvāṇa. Les 12e et 13e vœux promettent,
respectivement, que la lumière et la vie d'Amida
seront illimitées; cela signifie que la lumière et la vie de quiconque
Le 11 e vœu est celui par lequel ceux qui ont la foi sont assurés
d'atteindre infailliblement le nirvāṇa. Les 12e et 13e vœux promettent,
respectivement, que la lumière et la vie d'Amida
seront illimitées; cela signifie que la lumière et la vie de quiconque
a atteint l'état de buddha sont également illimitées. Le 17e vœu
promet que le nom d'Amida sera loué et largement proclamé par
tous les Buddha; en fait, ce nom est l'objet de notre foi et de notre
promet que le nom d'Amida sera loué et largement proclamé par
tous les Buddha; en fait, ce nom est l'objet de notre foi et de notre
prononciation, comme l'enseigne le 18e vœu. Ces cinq vœux
(11-13, 17-18) forment un processus complet, depuis la première
audition du nom jusqu'au but ultime du nirvāṇa; et Shinran les
dénomma « les cinq vœux véritables ».
Enfin, le 22e vœu assure qu'en atteignant l'état de buddha, nous
posséderons les pouvoirs permettant de venir en aide à tous les
êtres. En réalité, tous ces vœux sont déjà impliqués par le 18e
vœu. Tant et si bien que nous pouvons dire que le 18e vœu à lui seul
constitue le vœu primordial.
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Notes :
29
Les Quatre vœux universels(shiguzeigan) : « Les êtres sont
innombrables, et je m'engage à les délivrer! Les passions sont innombrables,
et je m'engage à les trancher! Les doctrines sont inépuisables, et je m'engage à
les connaître! La bodhi est insurpassable, et je m'engage à la réaliser! »(v. Le
Gué, p. 76).
30
On le désigne aussi comme le « vœu particulier parmi les vœux
particuliers » (betsugan chūno betsugan).
31
« Shishin-shingyōno gan», lit. « vœu du cœur sincère et
de la foi réjouie »; Kyōgyōshinshō, ch. III, intro. et § 1 (CWS, p. 78-79).
32
V. son Commentaire (vol. 4) et ses Hymnes de liturgies(vol. 1), cités
dans le Kyōgyōshinshō (ch. III-122,123; CWS, p. 148-149). Les cinq
perversions (gogyaku) sont : le paricide, le matricide, le meurtre d’un
saint, faire couler le sang d’un buddha et causer le schisme de la communauté.
33 CWS, p. 494.
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